Célia

Chronique de Célia, une lectrice qui m’a gentiment envoyé une critique riche et détaillée après avoir acheté le tome 1 de mon livre. Ici pas de censure, j’accepte les critiques quand elles sont constructives, donc je vous l’intégralité de ses remarques, bonnes et mauvaises…

Son avis :

J’ai toujours aimé les romans post apocalyptiques et Equatoria est un roman assez original sur le sujet. Le postulat de départ est que la terre a arrêté de tourner. Je ne me rappelle pas s’il est précisé si elle arrête de tourner sur elle-même ou si elle arrête de tourner autour du soleil, mais, comme on continue à avoir une alternance de jour et de nuit (même si chacune dure six mois) j’aurais tendance à penser que la terre a juste arrêté de tourner sur elle-même, mais continue à tourner autour du soleil.
Malgré des coquilles encore assez nombreuses, on entre assez vite dans l’histoire même si j’ai regretté qu’il se passe tant de temps avant de revoir le premier personnage auquel on s’attache : Zori
J’ai bien aimé l’alternance entre l’histoire au présent, qui se déroule près de deux siècle après que la terre ait arrêté de tourner et les deux sortes de chapitres « éducatifs » : Les « cours d’histoire moderne d’Equatoria » et « la genèse d’Equatoria » qui racontent tout (ou presque) ce qu’il s’est passé depuis que la rotation de la Terre a commencé à ralentir, et « les actes fondateurs du peuple du Nord » et « la charte des peuples du Nord » qui nous indiquent comment se passent la vie depuis la catastrophe, nommée « le chaos ».
Avec ces chapitres, très intéressants et relativement courts, je m’attendais à ce que les chapitres au présent soit plus dans l’action.
Cependant, bien que ce premier tome pose les bases de plusieurs interrogations qui seront sans doute développées dans les tomes suivant, j’ai regretté leur côté un peu trop didactique.
Quand je lis un roman, cela m’intéresse de savoir que les hommes se sont adaptés en construisant des demeures souterraines, mais je n’ai pas forcément besoin, ni envie, de savoir par le menu comment elles sont construites.
Et c’est pareil pour pas mal de choses dans ce roman, les descriptions sont intéressantes, mais elles vont beaucoup trop dans le détail et cela casse le rythme de la lecture. Il m’a fallu une semaine pour lire les 115 premières pages car les descriptions étaient un peu dures à digérer.
En revanche j’ai adoré l’histoire en elle-même. Les personnages, bien que nombreux, sont facilement identifiables tant leur caractère est différent et parfaitement élaborés.
J’ai trouvé que certaines des règles régissant la vie du peuple du Nord étaient vraiment très dérangeantes et injustes. Je ne sais plus quel personnage accuse le conseil de mettre en place une dictature mais c’est exactement ce que j’ai ressenti.
J’ai vraiment détesté Faustine, je trouve qu’elle n’a pas l’étoffe d’un chef. Elle est mesquine et pathétique et se sert de sa position sans scrupule. Je me demande comment elle peut être mariée à un homme comme Luther qui lui, est un chef admirable, sachant prendre des décisions difficiles mais toujours à l’écoute de ses hommes, profondément humain, honnête et honorable, malgré son caractère de cochon quand il s’y met.
Avec Zori, ça a vraiment été mon personnage préféré.
J’espère que le tome 2 sera plus dans l’histoire présente, dans l’action et moins dans les descriptions, je pense qu’on en a largement assez eu pour se faire une bonne idée de l’univers et il faut laisser un peu de place à l’imagination.
Je ne sais pas encore si je lirai la suite, mais je note soigneusement les titres (il me semble qu’il y a trois tomes). Il se pourrait bien que mes pérégrinations livresques me ramènent un de ces jours à Equatoria

Sa note sur simplement pro: :18/20

Ma réponse: Merci à Célia pour cette critique riche et détaillée. Déjà pour les coquilles, mea culpa malgré toutes mes relectures, je n’arrive pas à toutes les éliminer ! Je crois que mon livre est la plage d’un océan, chaque marée en apporte des nouvelles ! lol.
Sinon pour le fond, le ressenti de chaque lecteur pour les personnages reste subjectif. Faustine peut apparaitre dure et sans cœur, mais elle n’a pas un mauvais fond. Elle a la lourde charge de la survie de sa tribu, sans oublier pour autant son rôle de mère (même si je redéfinis un peu le concept de famille dans mon livre…). J’ai essayé de ne pas être manichéen dans la construction de mes personnages, mais plutôt de m’interroger sur comment nous coopterions-nous dans les mêmes circonstances ? Serions-nous bons ou mauvais? Serions-nous individualistes ou solidaires ?
Pour ce qui est des règles régissant les peuples du Nord, évidemment que certaines sont dérangeantes, mais ce sont les rudes conditions de vie d’Équatoria qui impose cette dictature…Avec le réchauffement climatique, je pense ne pas être le seul à être inquiet sur notre avenir ; la percée des écolos aux dernières élections en est le signe évident. Nous sommes tous conscient de devoir changer certaines de nos habitudes, et nous adapter à un nouveau mode de consommation, pourtant j’entends déjà des voix s’élever dans l’opposition à ces changements radicaux et qui traitent les écolos : « d’ayatolah » !
Certains prôneront toujours la liberté pour s’opposer à la raison, certains verront une dictature dans mon livre, d’autres un mal nécessaire. La question est posée…