VIATICUM, LE PRÉQUEL !
Découvrez le passé de l'un des personnages principaux de mon nouveau Roman: Viaticum
Au début du XVIIe siècle, une vaste chasse aux sorcières a eu lieu en France, plus précisément dans le pays basque…
Préquel 1: Le Labourd
Du haut de son promontoire, Sylvia observait l’étrange délégation sur le sentier bordant l’Uroneko Erreka, le ruisseau qui passait à proximité de son village. Enfouie dans les hautes herbes brulées par le soleil de l’été qui se terminait, nul ne pouvait deviner sa présence. Depuis toute petite, elle avait appris à se dissimuler telle une ombre. Les gens du village ne les appréciaient guère, elle et sa mère, Rita, bien qu’ils fassent appel à ses services lorsque la maladie les frappait. Les villageois d’Ahetze se méfiaient de cette guérisseuse et de sa vagabonde de fille, n’hésitant pas à les traiter de sorcières et à leur attribuer les causes d’un malheur ou d’une mauvaise récolte…
Préquel 2: Les sorcières d’Ahetze
Voilà quelques nuits que Sylvia se cachait dans les bois proches d’Ustaritz, à quelques lieues du village. Une forêt suffisamment grande et suffisamment éloignée pour que les gens d’Ahetze viennent la chercher. Cachée derrière un muret de pierres empilées qui délimitait le champ voisin, celui du père Arluzea, elle observait sa maison située à quelques pieds. La nouvelle lune se finissant, le mince croissant suffisait à percer la pénombre. Plus que la vue, elle comptait sur son ouïe fine et son odorat aiguisé pour débusquer un des soldats de la garnison, aussi sales que puants, qui avaient débarqué dans le village…
Préquel 3: L'inquisiteur
Deux coups secs retentirent à l’épaisse porte en bois.
— Entrez !
Un grincement lugubre accompagna l’ouverture de la porte avant qu’un homme, portant la soutane, ne se glisse timidement par l’entrebâillement de la porte.
— Vous m’avez fait quémander, messire, demanda-t-il d’un ton hésitant.
— En effet, Père Mathieu, j’aimerais m’entretenir avec vous, lui répondit son hôte. Venez vous asseoir !
Le curé referma la porte derrière lui et parcourut prestement les quelques mètres le séparant du bureau rustique auquel s’était attablé Pierre de Lancre pour rédiger son rapport journalier. Un labeur quotidien qui l’accaparait dès l’aube, tant il désirait consigner chaque détail de cette affaire délicate, suite à la lettre de jussion* envoyée par le roi Henri IV au parlement de Bordeaux, l’ordonnant à créer une commission d’enquête sur les agissements amoraux de certaines femmes dans le Labourd*. En ce mois de septembre 1609, il écumait les villages depuis le début de l’été, dans le but d’entendre les nombreux témoignages sur des rites sataniques et des phénomènes anormaux qui pullulaient dans cette région…
Autodafé