LE RUGBY D’ICI ET D’AILLEURS

Le rugby d'ici et d'ailleurs

Mon activité d’auteur est un plaisir, celui de partager des histoires avec mes lecteurs, mais mon « vrai » travail est celui de photographe ! Voilà donc une petite surprise pour les amoureux de la photographie et du sport. 

Je ressors des cartons un vieux projet qui n'avait pas pu voir le jour, faute d'éditeurs, même si Privat éditions était fortement intéressée … Le monde de l'édition reste frileux envers les livres photos, cher à fabriquer et donc disponibles à un prix élevé dans les librairies. Depuis peu, le monde de l'autoédition permet de proposer ce genre d'ouvrages à la vente, je n'étais pas persuadé que la qualité soit au rendez-vous, mais le prototype reçu comble largement mes attentes. "Le rugby d'ici et d'ailleurs" est désormais disponible à la vente sur Bookélis et sur Amazon

Texte & Photo Franck Sanse / ©francksanse / Code ISBN : 979-10-359-0895-9

De quoi ça parle?

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Le pitch :

Le but premier de la coupe du monde était de mondialiser, d'universaliser le rugby, à l'instar d'autres disciplines comme le Football, le Basket, [...] De mettre un coup de projecteur sur ces nations émergentes qui cultivent et véhiculent encore les valeurs de l'amateurisme, si chère à ce sport.

 

À PROPOS DU RUGBY D'ICI ET D'AILLEURS

Dans la vie, deux passions m’ont animé, elles ont été l’essence qui alimente le moteur me permettant d’aller plus loin. La première fut le rugby, dès l’âge de 6 ans, j’arpentais les prés verts et parfois fleuris du Tarn, mon pays de naissance. Au début, c’était plus pour faire plaisir à mon père en marchant dans les pas de mon frère aîné. Par la suite, au fil des années, cela est devenu une passion, une idée fixe, une façon de m’exprimer et d’exister. Mes choix de vies pris à la croisée des chemins, ceux qui déterminent le reste de notre existence, je les ai faits en fonction de ce sport. J’ai privilégié les amis, les dimanches après-midi à courir derrière un ballon au rebond capricieux, les après-matchs interminables à fêter la victoire avec mes potes ou pour oublier les défaites au coin d’un bar. Bref, l’homme que je suis ne serait pas le même si je n’avais pas fait partie de la grande fratrie de l’Ovalie.
Ma seconde passion, la photographie, m’est venue à la fin de la première, une succession logique tant le rugby avait phagocyté ce désir latent. Une graine qui attendait la pluie de mes larmes pour germer. À travers la photographie, j’ai trouvé un nouveau moyen d’expression, après le corps la tête prenait la suite. Une seconde vie s’ouvrait à moi !
Et très vite, je compris que si je ne pouvais plus être acteur sur un terrain, j’avais la possibilité d’être actif sur le bord de touche, de ne pas devenir un simple spectateur frustré. Quelle chance de pouvoir communiquer mon amour de ce jeu à travers mes images et de transmettre un peu de ma flamme, telle une étincelle se propageant pour embraser le cœur d’un autre !
Alors j’ai commencé à photographier du bord de touche, un peu de loin, pour ne pas déranger mes frères qui me succédaient sur le terrain, jusqu’à rentrer dans le vestiaire et de violer ce sanctuaire d’intimité d’avant-match. Ce moment fragile et éphémère où les hommes affichent leur faiblesse et leur peur avant de revêtir leur tunique de combat, tout en cherchant dans le regard de son voisin la force qui lui fait défaut. Cette communion magique me redonnait le sentiment d’être de nouveau un acteur, de pouvoir participer en toute discrétion à cette belle histoire, heureuse ou tragique.
Mais revivre mes souvenirs par le biais de mon objectif ne me suffisait plus, il fallait que je découvre autre chose, une autre manière de vivre ce sport. Par le hasard d’une rencontre avec un ancien militaire, je me retrouve à partir pour le Sénégal, dans son ancienne garnison qui organisait des matchs contre des équipes locales. Je fus intrigué autant par l’exotisme que par la chance d’assister à la naissance et l’essor de l’ovalie dans cette ancienne colonie. Le rugby véhicule des valeurs bien comprises par les Africains, le combat et la générosité par exemple. D’autres, comme le sérieux et le collectif, le sont un peu moins.
Cette première expérience positive m’a incité à poursuivre ma quête en allant plus loin, de découvrir de nouvelles terres de l’ovalie…jusqu’à Madagascar. Cette terre de rugby séculaire, méconnu par manque de moyens et de structures, entretient une relation passionnée avec le ballon ovale. Et si la médiatisation de ce sport tend à uniformiser le style de jeu, longtemps les équipes « historiques » ont une identité propre à leur façon d’appréhender ce sport, comme le french flair de nos bleus, le fighting spirit des Irlandais, ou encore la férocité des Boks sud-africains.
Pour les équipes africaines, on pourrait leur associer l’enthousiasme et l’optimisme. Toujours à la recherche des valeurs et du plaisir qui ont animé ma jeunesse, ce fut pour moi une cure de jouvence de voir des hommes tout simplement heureux de pratiquer cette discipline, loin du professionnalisme qui gangrène parfois le rugby de clocher.

Un extrait du reportage à Madagascar

Accompagné de M. Bertin, entraîneur du XV national et pionnier du renouveau rugbystique malgache, j’entre à Malacam, le stade des cheminots, l’antre du rugby à Antananarivo, capitale de Madagascar. Bertin, il connaît tout le monde, et vice-versa. Je suis en bonne compagnie pour découvrir le rugby malgache, je suis impatient de rencontrer les « Makis ». Je ne parle pas de ces petits lémuriens qui peuplent l’île, mais plutôt des rugbymen, qui comme eux, sont des joueurs agiles et combatifs lorsqu’ils enfilent le short et les crampons. De ces petits singes, ils ont aussi l’esprit malin, déroutant l’adversaire par leurs feintes et fausses pistes. Leurs déficiences en taille et en poids, les Makis la compensent par une extrême mobilité de leur pack, toujours au soutien des arrières, plus rapides que jamais. Ces qualités permettent à l’équipe malgache d’exceller dans le rugby à 7, et lui a valu d’être conviée pour la première fois au tournoi de Hongkong en 2006, une référence en la matière. Ce rugby à 7 fait de jeu en mouvement, d’absence de phases statiques, leur convient et leur permet de se confronter aux grandes nations du XV.
Ainsi, ils s’inspirent beaucoup du jeu français, de son fameux french flair. « Chaque nouvelle combinaison du XV tricolore est tout de suite copiée et appliquée le dimanche suivant, me confiera un joueur. » La France et la culture francophone sont encore très présentes dans cette ancienne colonie. Pour preuve de l’admiration des rugbymen malgaches envers nos petits coqs, certains joueurs ont appelé leur enfant Traille, Betsen ou bien Fabien Galthié, le tout suivi d’un nom de famille interminable.

Alors, tous les samedis et dimanches, le stade de Malacan devient La Mecque du rugby malgache. Six matchs aux programmes qui s’enchaînent les uns après les autres, de 7 h 30 du matin jusqu’à 17 h du soir. Les festivités commencent avec un match de junior, suivi de 2 matchs d’élite 2 et se terminent par les rencontres d’élite 1, le tout pour la modique somme de 1000 AR (environ 40 centimes d’euro). Le stade est vétuste, des gradins en béton entourent le terrain. Pas de main courante, seulement une dizaine de policiers encerclent la pelouse, afin d’éviter tout débordement de la part de la foule. Mais le plus gros de leur labeur reste de canaliser la myriade d’enfants enthousiastes, courants un peu partout autour du stade et qui n’hésitent pas à rentrer sur le terrain lors d’un temps mort. Le public encourage fortement les équipes, le fait d’avoir parié clandestinement n’y est pas étranger. Toutefois, peu de chauvinisme exacerbé, seuls quelques sifflets accompagnent les décisions arbitrales, encore un héritage français. La tribune principale est couverte, mais il n’y a pas de plancher. Les spectateurs sont assis dans un équilibre précaire sur les poutrelles de fer, en guise de travées, tel le squelette d’un dinosaure disparu. Une assise dangereuse, mais pratique pour voir la préparation des joueurs dans les vestiaires ; la sacro-sainte intimité des vestiaires est bafouée sans vergogne. Autant vous dire qu’il est délicat de se hisser en haut des tribunes, et encore plus risqué d’en descendre sans se casser le cou. Une absence de sécurité qui ferait pâlir le plus insouciant de nos maires locaux. N’écoutant que mon courage, tout en oubliant mon appréhension du vide, je tente à mes risques et périls d’escalader ces gradins de l’extrême. Sous le regard aussi surpris qu’amusé de Malgaches, peu habitués de voir un « blanc » s’aventurer ainsi. Prudemment, je me fraye un passage, en prenant garde de vérifier mes appuis. Je me hisse vers les hauteurs des tribunes, alors que l’angoisse me gagne. Comment vais-je faire pour redescendre ? … (suite dans le livre!)

 

reportage photo sur le rugby à madagacar, jour de match au Stade des Cheminots Malacam, entrée du stade
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Deux enfant assistent à l'entrainement de l'équipe du XV sympathique, élite 2
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Préparation de l'équipe du Cosfa, avant le match contre 3fm, un jeune supporter se mêle à la motivation…
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jour de match pour l'école de rugby de l'Escar, quartier d'Antanimena
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Visitez mon site de photographe pour retrouvez un plus large extrait de mes reportages photographiques…

Quelques chroniques à propos de mon livre…

Un peu de patience, mes lecteurs sont un peu lent et mon livre est épais !

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